Crescent City, la Maison de la Terre et du Sang : une lecture entre passion et frustration

 

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Depuis longtemps fan de Sarah J. Maas, je ne pouvais pas passer à côté de Crescent City, la Maison de la Terre et du Sang. Ayant adoré la saga ACOTAR, j'avais de grandes attentes pour cette nouvelle incursion dans un univers mêlant fantasy et vie moderne. Après avoir refermé ce premier tome, je me retrouve avec des impressions mitigées, entre admiration pour l'univers richement développé et certaines frustrations liées à des choix narratifs ou stylistiques.


Un univers captivant mais parfois étouffant


Sarah J. Maas a su créer un univers dense et complexe, où se croisent différentes espèces surnaturelles : faes, anges, loups-garous, démons... Tout ce petit monde cohabite dans la ville de Lunathion, surnommée Crescent City, avec une hiérarchie sociale dominée par des créatures aux pouvoirs écrasants. Si l'idée de placer les humains en bas de l'échelle sociale est intéressante et pousse à réfléchir sur nos propres dynamiques de pouvoir, j'ai parfois trouvé l’ensemble un peu trop chargé. Les différentes espèces arrivent en rafale, sans toujours avoir le temps de les imaginer ou de saisir pleinement leur rôle. Cela m'a laissée un peu perdue dans les premières pages, même si l’intrigue finit par rattraper cette confusion initiale.


Les humains sont relégués à l'arrière plan, dans l'ombre des faes et des anges, mais parfois, c'est dans cette ombre que la vraie lumière se cache.

 

Une histoire bien ficelée et des personnages attachants


L’intrigue commence sur une note tragique avec un meurtre qui bouleverse la vie de Bryce, l’héroïne mi-fae, mi-humaine. Deux ans après, on la retrouve dans une quête pour démasquer le meurtrier, aux côtés de Hunt, un ange déchu aussi sombre qu’intrigant. L’enquête, qui mêle mystère, complot politique et romance "enemies to lovers", est prenante et bien rythmée. Sarah J. Maas excelle dans l’art de doser les révélations, nous maintenant en haleine tout au long des presque mille pages. J'ai particulièrement aimé l’évolution de Bryce, qui dévoile des failles émotionnelles et une force humaine touchante, et le passé complexe de Hunt, qui ajoute de la profondeur à son personnage.

Les personnages secondaires sont tout aussi marquants : le frère de Bryce, ses amis, ou encore les collègues de Hunt enrichissent l’histoire et créent une véritable "meute" à laquelle je me suis attachée. Sarah J. Maas sait comment construire des relations et des dynamiques qui résonnent.


Peu importe la noirceur, il y a toujours un éclat d'espoir. Bryce Quinlan est la preuve vivante que même les âmes brisées peuvent illuminer le monde.

 

Quelques frustrations : vulgarité et limites de l’urban fantasy


Malheureusement, certains aspects m’ont déçue. L’urban fantasy, bien que novatrice dans son cadre, m’a semblé moins propice à l’évasion que la fantasy épique. Les paysages et villages inconnus de sagas comme ACOTAR me manquent, car ils permettent à l’imagination de vagabonder davantage.

De plus, la vulgarité omniprésente dans certains dialogues m’a souvent sortie de l’histoire. Bien que l’autrice ait voulu marquer un tournant plus adulte, cela m'a paru artificiel et inutile, notamment dans les scènes intimes qui perdent en subtilité.


Une fin spectaculaire qui laisse sur sa faim


Malgré ces points négatifs, la fin m’a littéralement soufflée. Sarah J. Maas réunit action, émotions et révélations dans un final épique qui donne envie de lire la suite. La conclusion de ce premier tome parvient à boucler certains arcs tout en ouvrant de nouvelles perspectives fascinantes.


Conclusion : à lire pour les amateurs de Maas, avec quelques réserves


Crescent City, la Maison de la Terre et du Sang est un roman dense et riche, à la fois passionnant et imparfait. Si vous aimez les histoires complexes, les personnages nuancés et les intrigues qui mêlent politique, mystère et romance, vous serez conquis. Pour ma part, je regrette la perte de la magie immersive de la fantasy épique et certains choix stylistiques discutables. Cela dit, je continuerai la saga, car cet univers et ses protagonistes m’ont suffisamment marquée pour me donner envie de connaître la suite. Si vous aimez Sarah J. Maas, Crescent City mérite au moins d’être essayé.



Pour aller plus loin : des lectures recommandées

  • Le Prieuré de l'oranger de Samantha Shannon :

  • La Passe-miroir de Christelle Dabos

  • La Roue du Temps de Robert Jordan 

  • L'Empire d'écume d'Andrea Stewart :

  • Les Archives de Roshar de Brandon Sanderson :




  • Auteure : Sarah J.Maas / Traduction : Sébastien Guillot
  • Editions : De Saxus 
  • Paru le 12 mai 2021 / 955 pages

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