Lire Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne a été une aventure en soi, une plongée dans les mystères de l’océan et dans les contradictions de l’âme humaine. Ce livre m’a transportée au XIXe siècle, une époque où la science était une frontière exaltante mais aussi limitée par les préjugés et les incompréhensions de son temps.
Capitaine Nemo, un personnage fascinant et contradictoire
Le capitaine Nemo est sans doute la figure la plus marquante de cette histoire. Il est l’incarnation même de la complexité humaine : un homme brisé par son passé, déchiré entre son amour profond pour la mer et son dédain pour une partie de sa faune. J’ai trouvé fascinant qu’il méprise certains animaux marins, comme les poulpes, qu’il qualifie de « vermines ». Ce dédain contraste fortement avec son attachement à d’autres créatures, comme les baleines, qu’il prédit avec justesse voir disparaître à cause de la chasse humaine.
Nemo est un personnage à multiples facettes : il méprise l’humanité dans son ensemble tout en prouvant, à plusieurs reprises, qu’il est capable d’une grande compassion. Son regard critique sur les hommes, qu’il considère souvent comme des «sauvages», trouve une résonance contemporaine, car il met en lumière nos propres dérives. Cependant, il s’éloigne tellement des hommes qu’il finit par nier leur potentiel lumineux, un aspect qui le rend à la fois tragique et admirable.
La mer, un personnage à part entière
L’océan, dans ce roman, est bien plus qu’un simple décor. C’est un personnage à part entière, un lieu où Nemo trouve à la fois refuge et inspiration. Mais en tant que lectrice du XXIe siècle, je n’ai pas pu m’empêcher de voir la mer sous un angle différent. La richesse et la diversité des espèces décrites par Verne m’ont fait rêver, mais elles m’ont également rappelé à quel point ces merveilles sont fragiles. Beaucoup des créatures qu’il décrit, comme le dugong ou certaines baleines, sont aujourd’hui menacées ou ont vu leur population diminuer dramatiquement.
La mer est là, immense, infinie, et ses flots nous observent en silence.
Ce que Nemo m’a appris
Ce livre m’a poussée à me rapprocher de la nature, à observer avec plus d’attention ce qui m’entoure. Nemo, avec sa solitude choisie et son exploration passionnée, m’a fait réfléchir à la manière dont je me connecte à mon environnement. Certes, je ne partagerais pas son isolement extrême – j’apprends aussi beaucoup des échanges avec les autres – mais sa capacité à tirer des leçons du monde naturel est inspirante. Il m’a également rappelé que même dans l’obscurité des abysses, il y a une beauté à découvrir.
En refermant ce roman, je me suis demandée : suis-je capable, comme Nemo, d’observer mon environnement avec une telle intensité ? Suis-je prête à explorer mes propres abysses intérieurs pour mieux comprendre le monde qui m’entoure ? Une chose est sûre : ce voyage avec le capitaine Nemo m’a changée, et je suis impatiente de voir où cette inspiration me mènera.
Lu dans le cadre du challenge : Quatre saisons de pavés chez Moka
Malgré ma récente passion pour la littérature maritime, je ne suis toujours pas tentée par cette lecture, n'ayant pas eu d'expériences franchement positives avec Jules Verne, mais ton billet m'intrigue quand même.
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