Les identitées meutrières d'Amin Maalouf

 

"Les Identités meurtrières” est un essai profond et introspectif écrit par Amin Maalouf, publié en 1998. Dans cet ouvrage, Maalouf explore la notion complexe d’identité et les conflits souvent violents qu’elle peut engendrer. L’auteur, né au Liban et vivant en France, puise dans sa propre expérience pour analyser les racines des identités collectives et leur impact sur les sociétés modernes.

Introduction :

Maalouf commence par poser des questions fondamentales sur l’identité. Il prend l’exemple d’un homme né en Allemagne de parents turcs, qui n’est considéré ni complètement allemand par sa société d’adoption, ni vraiment turc par sa société d’origine. Pourquoi est-il contraint de choisir entre ses appartenances multiples? Maalouf suggère que cette pression découle d’une conception étroite et exclusive de l’identité, qui réduit l’individu à une seule appartenance.

Quand la modernité vient de chez l’autre : 

Dans ce chapitre, Maalouf discute de l’imposition de la culture occidentale et de ses conséquences identitaires, en particulier chez les musulmans. Il rejette catégoriquement le fanatisme religieux et propose une analyse nuancée des répercussions culturelles de la modernité.

Le temps des tribus planétaires :

Maalouf aborde ici l’appartenance religieuse, qu’il estime devoir être remplacée par une appartenance plus universelle: l’humanité. Il traite également de la mondialisation, qu’il considère comme potentiellement enrichissante si elle est bien gérée, mais destructrice si elle ne sert qu’à renforcer une civilisation hégémonique.

Apprivoiser la panthère : 

Pour “apprivoiser la panthère” de l’identité, Maalouf propose plusieurs solutions. Il prône le principe de réciprocité et la création d’un patrimoine universel. Il suggère également que la mondialisation devrait encourager l’apprentissage de l’anglais et d’une seconde langue “de cœur”. Enfin, il critique le vote identitaire, qui divise et encourage la ségrégation.

Conclusion :

“Les Identités meurtrières” est une réflexion sur la manière dont les identités collectives peuvent être source de division et de violence. Maalouf invite à une prise de conscience de la richesse que représente la diversité des appartenances et à la nécessité de construire des sociétés plus inclusives et tolérantes.

Cet essai a été salué pour sa pertinence et son approche humaniste des questions d’identité. Il a reçu le prix européen de l’essai Charles Veillon en 19991. Amin Maalouf y démontre une compréhension profonde des dynamiques sociales et culturelles qui façonnent notre monde, et offre des pistes de réflexion pour un avenir plus harmonieux.

Prolongements :

⇰ “L’Identité” de Milan Kundera

Dans cet ouvrage, Kundera examine les crises d’identité personnelles et les quêtes de soi, offrant un contraste intéressant avec l’approche collective de Maalouf.
⇰ “Le Prophète et Pharaon” de Gilles Kepel
Ce livre analyse les mouvements islamistes dans l’Égypte contemporaine, ce qui peut compléter la discussion de Maalouf sur l’impact de la modernité sur les identités musulmanes.
⇰ “Le problème des idées dans le monde musulman” de Malek Bennabi
Bennabi se penche sur les défis intellectuels et culturels auxquels est confronté le monde musulman, un sujet qui résonne avec les thèmes de Maalouf sur l’identité et la culture.
⇰ “Comment philosopher en islam ?” de Souleymane Bachir Diagne
Diagne propose une réflexion sur la philosophie et l’islam, invitant à une compréhension plus nuancée de l’identité musulmane.
⇰ “Le Vieux de la montagne” de Freidoune Sahebjam
Ce roman historique plonge dans l’histoire des Assassins, une secte islamique du Moyen Âge, et pourrait être utilisé pour explorer les racines historiques des identités meurtrières.

• Auteur : Amin Maalouf 
• Editeur : Livres de Poche 
• Paru en 2001 en poche et en octobre 1998 en Broché
• 189 pages