L'homme qui savait la langue des seprents : Un conte moderne sur les vestiges d'un monde oublié

 

l-homme-qui-savait-la-langue-des-serpents



Dans le paysage littéraire contemporain, rares sont les œuvres qui parviennent à capturer l’essence d’une culture en voie de disparition tout en tissant une histoire qui résonne avec le présent. “L’homme qui savait la langue des serpents”, du romancier estonien Andrus Kivirähk, paru aus éditions Le Tripode fait précisément cela. À travers les yeux de Leemet, le protagoniste qui vit dans une Estonie médiévale mythique, Kivirähk nous emmène dans un voyage à la fois fantastique et profondément humain.


Un monde entre magie et réalité

Leemet, qui a la capacité de communiquer avec les serpents, est le dernier connaisseur d’une langue ancestrale et puissante. Son village est l’un des derniers bastions d’un mode de vie en harmonie avec la nature, menacé par l’avancée inexorable de la chrétienté et de la civilisation. Leemet se trouve ainsi tiraillé entre deux mondes : celui de ses ancêtres, peuplé de créatures magiques et de forêts denses, et celui, nouveau et inconnu, des hommes qui ont choisi de couper leurs liens avec la nature.


La langue des serpents : symbole d’un savoir perdu

La langue des serpents est bien plus qu’un simple outil de communication dans le roman ; elle symbolise la connaissance, la sagesse et un lien profond avec le monde naturel. La perte progressive de cette langue illustre la disparition d’un savoir ancestral et la difficulté de préserver notre héritage culturel face à la modernité.

Ce sont de vieilles légendes, les gens ne les ont inventéés que parce qu'ils ont besoin de trouver des solutions simples à tous les problèmes compliqués : nul ne veut connaître ses limites.


Une satire sociale mordante

Kivirähk utilise l’humour et la satire pour critiquer la société moderne et ses valeurs. À travers les aventures de Leemet, il questionne notre rapport à la tradition, à la religion et à l’environnement. Le roman est ainsi parsemé de moments à la fois hilarants et révélateurs, qui invitent le lecteur à réfléchir sur sa propre existence.


Un appel à la mémoire et à l’identité

“L’homme qui savait la langue des serpents” est un appel vibrant à ne pas oublier d’où nous venons. C’est une œuvre qui célèbre la richesse des cultures et des langues minoritaires, tout en mettant en garde contre les dangers de leur érosion. Andrus Kivirähk nous rappelle que, dans notre quête de progrès, nous risquons de perdre ce qui nous rend uniques.


Grand Prix de l'imaginaire 2014

Prolongements :
⇰ Les jardins statuaires de Jacques Abeille. Un roman qui mêle fantastique et réflexion sur la nature et la civilisation.
 Le dernier rêve de la raison de Dmitri Lipskerov. Une oeuvre qui explore les thèmes de la mythologie et de la modernité avec humour.
Poésie du gérondif de Jean-Pierre Minaudier. Un livre qui joue avec la langue et la philosophie tout en intégrant des éléments de contes et de légendes.


  • Auteur : Andrus Kivirähk / Traduction : Jean-Pierre Minaudier
  • Editeur : Le Tripode / Collection : Lupin
  • Paru le 10 janvier 2013 / 480 pages

3 commentaires

  1. Je m'étais étonnée d'y trouver quelques maladresses stylistiques (liées à la traduction) mais j'avais tout de même adoré ce roman original et en effet fort drôle !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Original est bien le mot. Cette originalité a changé mon rythme de lecture ; j'y allais pas à pas découvrant tout ce monde onirique avec le plus grand étonnement.

      Supprimer
  2. Ah mince, je réalise avoir oublié le ? après traduction dans la parenthèse, avant de valider...

    RépondreSupprimer