Je viens de refermer Hard Mary, cette courte novella de Sofia Samatar publiée dans la collection Récifs. Et j’ai encore le cœur qui cogne.
Au début, je pensais lire un conte étrange, une histoire de robot rouillé recueilli par des jeunes filles vivant comme des Amish. Mais très vite, j’ai compris que ce n’était pas le robot qu’il fallait regarder… mais elles.
Elles, ces jeunes filles pleines d’espoirs, enfermées dans une société rigide, patriarcale, qui se rêvent promises à un avenir déjà tracé. Elles, qui traitent cette machine avec plus de soin et d’humanité qu’on ne leur en accorde. Elles, qui font un pas de côté.
Et surtout Mim.
Mim la bricoleuse. Mim la laide, celle qui ne plaît pas mais qui comprend, qui ose, qui défie. Mim, l’hackeuse du monde.
Car Hard Mary, ce n’est pas seulement une histoire de science-fiction douce-amère, c’est une ode à celles qui bricolent, qui recâblent, qui reprogramment.
En refermant le livre, j’ai écrit un fragment. Une poésie, une déclaration. Une manière de dire merci à toutes les Mim du monde. Une manière de dire que, parfois, le pouvoir vient de ce qu’on transforme, pas de ce qu’on crée.
Et je me suis surprise à penser : voilà pourquoi j’aime lire. Parce que certaines histoires changent ma manière de voir. Elles éclairent. Elles bousculent. Et parfois… elles déclenchent.
- Auteur : Sofia Samatar / Traducteur : Patrick Dechesne
- Date de sortie : 11 avril 2025 / 112 pages
- Editions : Argyll / Collection : RéciFs
Très intrigant la fin de ton billet ! J'ai découvert les éditions Argyll tout récemment. Leur catalogue semble sortir un peu du lot.
RépondreSupprimerOui c'est pour cela que je les apprécie particulièrement !
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