Je pleure encore la beauté du monde – un roman qui marque profondément

 

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Il y a des livres que l’on lit, puis il y a ceux que l’on vit. Je pleure encore la beauté du monde fait partie de ces derniers. Un roman à la fois puissant, troublant et profondément humain, qui vous attrape dès les premières pages et ne vous lâche plus.


L’histoire, addictive, nous plonge dans les paysages sauvages des Highlands, où Inti, une héroïne farouche et fragile, tente de réintroduire les loups dans un monde qui les rejette. Autour d’elle, les hommes, la peur, la méfiance. Les blessures aussi — celles du passé, celles du présent. Et les loups, ces créatures magnifiques, redoutées, incomprises, qui révèlent autant sur nous-mêmes que sur leur propre nature.


Au fil des pages, tout vacille. Les évidences se brouillent. Les personnages montrent des visages multiples, complexes, parfois terribles, parfois lumineux. Rien n’est jamais tout à fait ce qu’on croyait. Certains passages sont d’une intensité bouleversante, d’autres profondément sombres — comme si l’autrice nous forçait à regarder en face ce que l’humain a de plus brut, de plus cruel, mais aussi parfois de plus tendre.


Il y a dans ce roman une tension constante entre l’ombre et la lumière. La noirceur des âmes, des traumatismes, des violences enfouies, mais aussi une incroyable résilience, une lueur qui persiste. Peut-être que celles qui ont vu le monde se briser entre leurs mains gardent malgré tout cette lumière au fond d’elles, et que c’est cette dualité que le livre cherche à raconter.


Et la fin… La fin est au-delà des mots. Elle touche, bouleverse, apaise. J’ai senti mes yeux s’embuer, chose rare pour moi. Le cœur plein, les pensées en vrac.


Je pleure encore la beauté du monde est un roman à ne pas aborder à la légère. Il secoue. Mais il en vaut la peine. Il parle de nature, de liens invisibles, de douleur et de renaissance. Et longtemps après avoir tourné la dernière page, il continue d’habiter l’esprit — et le cœur.


« Il suffit d’un regard entre espèces pour se souvenir que nous sommes faits du même silence. » Cristie




  • Autrice : Charlotte McConaghy / Traductrice : Marie Chabin
  • Titre original : Once There Were Wolves / Editeur original : Flatiron Books
  • Date de sortie : 2021 et en février 2024 chez Acte Sud / 367 pages

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