Récemment, j’ai vu Perfect Days de Wim Wenders, et ce film a résonné en moi d’une manière particulière. C’est une œuvre que je qualifierais de poétique et savoureuse, une invitation à la contemplation et à l’écoute des petits riens qui donnent du sens à nos journées.
Le film nous plonge dans la vie quotidienne de Hirayama, un homme solitaire qui travaille à Tokyo comme nettoyeur de toilettes publiques. Ce personnage, d’une simplicité déconcertante, m’a touché par son écoute des instants présents et sa façon d’habiter le monde avec une discrète intensité. Hirayama n’a pas besoin de grandes aventures pour trouver de la beauté : il l’aperçoit dans les reflets des vitres, les jeux de lumière, ou encore dans un arbre majestueux qui s’élève vers le ciel. Ces moments m’ont profondément parlé, car je partage cet amour de l’observation et de la photographie, cette capacité à trouver l’extraordinaire dans l’ordinaire.
La lecture occupe aussi une place importante dans la vie de Hirayama, un écho direct à mes propres habitudes. Les livres qu’il choisit, les instants où il s’absorbe dans leur contenu, tout cela participe à une certaine forme de quête intérieure. Ce n’est pas tant une fuite qu’une manière de se nourrir de ce que le monde a à offrir, de prolonger la contemplation par une exploration plus profonde.
Le jeu d’acteur de Koji Yakusho est absolument incroyable. Il incarne Hirayama avec une maîtrise impressionnante, d’autant plus remarquable que son personnage parle très peu tout au long de l’histoire. Tout se joue sur son visage et son attitude : chaque regard, chaque geste, chaque infime mouvement traduit une palette émotionnelle d’une richesse saisissante. Il parvient à transmettre des émotions complexes avec une subtilité rare, rendant son personnage extraordinairement vivant et attachant. Ce n’est pas surprenant que cette performance lui ait valu le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes 2023.
Au-delà de l’esthétique, Perfect Days propose une réflexion sur la solitude choisie et la plénitude qu’elle peut offrir. Hirayama ne semble pas en souffrir, bien au contraire. Il vit en harmonie avec lui-même, et c’est un état que je comprends et admire. Cette sérénité, ce respect du rythme personnel, c’est quelque chose que j’aspire à cultiver chaque jour.
Wim Wenders capture avec une grande finesse l’âme de Tokyo, ses rues animées mais aussi ses recoins plus tranquilles. Le film est porté par une bande-son superbe, qui accompagne subtilement les images et les émotions, sans jamais en faire trop. Tout comme Hirayama, Perfect Days nous invite à ralentir et à savourer.
Ce film m’a rappelé que la beauté se trouve souvent dans les choses les plus simples : les feuilles qui dansent dans le vent, la lumière qui traverse une fenêtre, un moment de solitude partagé avec un livre ou une photo. C’est une expérience que je recommande vivement, un souffle de poésie qui, peut-être, vous amènera à regarder votre quotidien sous un nouvel angle.
Éléments techniques :
Réalisateur : Wim Wenders
Scénario : Wim Wenders et Takuma Takasaki
Photographie : Franz Lustig
Musique : Ryûichi Sakamoto
Production : Wim Wenders Stiftung, Office Kitano, masterMind Limited
Distribution :
Koji Yakusho : Hirayama, personnage principal dont l’interprétation a valu à l’acteur le Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes 2023.
Supporting cast : Saé Honda, Arisa Nakano, Tokio Emoto, Aoi Yamada.
Genre : Drame
Durée : 2h03
Sortie : 2023
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