Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques de Philip K.Dick

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Découvrir Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip K. Dick après avoir vu Blade Runner

Récemment, j’ai plongé dans la lecture du roman de Philip K. Dick, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, plus connu comme la source d’inspiration du célèbre film Blade Runner. Bien que j’aie vu le film il y a longtemps, j’étais loin de m’imaginer combien les deux œuvres diffèrent. Cette lecture a été une expérience fascinante, comme découvrir une histoire parallèle qui, malgré des points communs, propose des perspectives et des réflexions profondément distinctes.


Une histoire presque méconnaissable

Dès les premières pages, le roman présente un monde radicalement différent de celui du film. Dans ce futur dystopique, la Terre est ravagée par une poussière radioactive qui pousse les humains à migrer sur Mars. Les androïdes, ou “andys”, sont des réplicants conçus pour aider ces colons. Mais ce qui m’a le plus frappé, c’est l’importance des animaux dans l’intrigue. Dans ce monde, posséder un animal vivant est un symbole de statut social et d’humanité. Rick Deckard, le protagoniste, rêve de remplacer son mouton électrique par une créature bien réelle.

Cette obsession pour les animaux, absente du film, change complètement la dynamique du récit. Elle pose une question essentielle : qu’est-ce qui fait de nous des êtres humains ? L’empathie est ici au cœur du propos, illustrée par le test Voight-Kampff, qui mesure la capacité des androïdes à ressentir l’empathie – ou plutôt leur incapacité à le faire.


Des androïdes sous un autre jour

Dans le film, les androïdes sont dépeints comme des êtres tragiques, presque humains, cherchant à transcender leur condition et à découvrir le sens de leur existence. Le monologue final de Roy Batty sur le toit est un moment de pure poésie, qui brouille la frontière entre l’humain et la machine.

Dans le roman, c’est tout autre chose. Les androïdes sont souvent présentés comme froids, calculateurs, voire cruels. La scène où un androïde coupe les pattes d’une araignée pour voir si elle peut encore marcher m’a particulièrement marquée. Ce comportement cruel semble plus proche d’une déviance humaine que d’une absence d’empathie pure. Cette différence de ton m’a surprise, voire dérangée, car elle dépeint les androïdes sous un jour beaucoup moins flatteur que dans le film.


Une fin alambiquée mais fascinante

La fin du roman m’a semblé plus complexe et moins claire que celle du film. Alors que Blade Runner s’achève sur une note mélodramatique et presque mystique, le livre offre une résolution plus ambiguë. La révélation que Mercer, la figure religieuse au centre du culte du mercerisme, est une supercherie, m’a rappelé notre propre relation aux écrans et aux mythes modernes. Cela soulève une question pertinente : dans quelle mesure avons-nous besoin de croyances, même artificielles, pour donner un sens à notre existence ?


Complémentarité entre le livre et le film

Après avoir lu le roman, je ne peux que confirmer que livre et film se complètent à merveille. Le film explore la beauté et l’émotion, avec une esthétique qui transcende le récit. Le livre, quant à lui, nous pousse à une réflexion plus froide et philosophique sur des thèmes comme l’empathie, l’humanité et la survie dans un monde dystopique.

Je recommande vivement aux amateurs du film de lire le roman. Certes, il peut parfois paraître moins accessible ou plus perturbant, mais il offre une profondeur et des perspectives qui enrichissent grandement l’expérience globale de cet univers. Et pour ceux qui n’ont vu ni l’un ni l’autre… qu’attendez-vous ? 



Ce post entre dans le cadre de ma participation au challenge marsien organisé sur le blog de Dasola par Ta d loi du ciné






6 commentaires

  1. Je ne suis pas fan de SF, mais ce titre m'épate toujours.

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  2. Je ne me rappelle pas qu'il soit question de Mars dans le film. Mais s'il en est question dans le livre... puis-je prendre ce billet pour mon "challenge marsien (autour de la planète Mars) - 2e édition"? Si la réponse est positive, merci de me le signaler soit ici soit par un commentaire sous le billet récapitulatif du challenge.
    Après, dans l'idéal, vous pourriez rajouter ce lien et le logo dans votre propre billet - mais bon...
    (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola

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  3. Un des classiques de K. Dick que je n'ai pas encore lu, mais c'est prévu !

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