Dans un monde irrespirable, peut-on encore se fier à l'Homme ? Après l'épuisement des ressources naturelles, une partie de l'Humanité a quitté la Terre, tandis que l'autre se voit condamnée à survivre sous un ciel toxique. Dans ce monde dévasté où la faune a muté, les bio-brigades traquent les derniers survivants pour les enrôler dans les mines. Parmi eux, Rio et sa petite sœur Kaya vivent au jour le jour avec l'espoir d'atteindre le sud... On dit que dans ce coin de la planète, la vie est encore possible.
Mais alors que Rio prend en chasse un innocent louveteau pour se nourrir, il est attaqué par sa mère, une louve mutante à l'aspect féroce ! Après avoir pris la fuite, Kaya tombe dans un piège où elle retrouve la mère du louveteau, elle-même prisonnière. Ces deux êtres n'ont plus d'autre choix que de s'entraider pour s'échapper. Désormais, cette louve géante ne quittera plus la petite fille. C'est le début d'une longue marche à travers les ruines, durant laquelle Kaya va apprendre à côtoyer cet étrange animal qui semble l'avoir choisie pour une raison qu'elle ignore.
Ce qui m'a vraiment accroché dans Kaya, c'est la relation entre Kaya et la louve mutante. Dans ce monde post-apocalyptique où le danger rôde à chaque coin, Kaya trouve du réconfort et une alliée improbable en la personne de cette créature mutante. C'est un lien surprenant et émouvant, surtout quand on considère que Kaya et la mutante appartiennent à des espèces différentes. Cette alliance inattendue montre que, même dans les moments les plus sombres, l'empathie et la compréhension peuvent surgir là où on s'y attend le moins.
La dynamique entre Kaya et la louve est un véritable souffle d'espoir. Leur relation est une belle illustration de l'ouverture d'esprit et de la solidarité. C'est fascinant de voir comment elles surmontent leurs différences pour survivre et se soutenir mutuellement. On y voit une leçon importante sur l'acceptation et l'amitié, au-delà des barrières de l'espèce.
Cependant, Kaya ne se contente pas de mettre en avant des aspects positifs de l'interaction entre les personnages. La bande dessinée n'hésite pas à explorer le côté destructeur de l'humanité. À travers les aventures de Kaya, on découvre un monde ravagé par les actions humaines. Les paysages désolés et les créatures mutantes sont autant de témoignages des erreurs et des excès de notre espèce. Cette réflexion fait penser au livre Sur la Route de Kerouac, où l'on se demande aussi si l'on peut encore se fier à l'Homme.
Cette dualité entre espoir et destruction rend Kaya particulièrement captivante. On se retrouve à la fois ému par les moments de tendresse entre les personnages et choqué par les ravages causés par les hommes. C'est une lecture qui fait réfléchir tout en nous tenant en haleine avec une intrigue passionnante et des illustrations époustouflantes.
Le one-shot à l'ambiance post-apocalyptique réalisé par cette équipe italienne talentueuse nous plonge dans un univers aussi fascinant qu'implacable. Les couleurs vives et une certaine poésie côtoient le chaos, créant une pépite graphique proche de l'animation. Pour enrichir l'expérience de lecture, une bande originale écrite par Paola Barbato et Linda Cavallini sur une musique de Remo Baldi est disponible grâce aux QR codes disséminés au fil de l'album.
En bref, si vous aimez les histoires qui allient aventure, réflexion et émotions, Kaya est faite pour vous. Cette bande dessinée est un véritable bijou qui mérite d'être découvert.
- Auteur : Paola Barbato / Illustrateur : Linda Cavallini
- Editeur : Glénat
- Paru le 5 juin 2024 / 96 pages
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Dès que tu as parlé d'une équipe italienne aux manettes, j'étais ferrée ! J'aime particulièrement découvrir les propositions en BD d'auteurs d'autres pays et les thématiques ici me parlent bien.
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