Dès la fin du XIXe s jusque dans les années 80, ce ne sont pas moins de 139 pensionnats autochtones qui ont été en activités au Canada afin d'assimiler de jeunes amérindiens. Ils avaient entre 6 et 16 ans, 150 000 y ont été envoyés 4000 y sont décédés. Les survivants ont rapporté des souvenirs de sévices alimentaires, de violence et d'humiliation. C'est leur histoire que Michel Jean conte dans ce livre de façon romancée peut être mais dont les tranches de vérité éclairent le lecteur. L'auteur ne dénonce pas directement mais nous dévoile la vérité et nous empoigne le cœur.
C'est l'histoire de trois jeunes adolescents autochtones vivant une vie heureuse, culturellement millénaire, en harmonie avec la nature et leur famille. Un matin des camions sont arrivés et des hommes ont enlevé les enfants des villages. Marie Nepton, Virginie Siméon et Thomas Vollant sont envoyés très loin au pensionnat de Fort George sur l'île du même nom. Officiellement, on les y envoyait pour les scolariser, s'assurer qu'ils soient bien nourris et correctement habillés. Les trois adolescents découvrent une toute autre réalité dès leur arrivée ; on leur fait perdre leur identité en les nommant par un numéro, en leur interdit de parler leur langue et l'horreur ne fait que commencer.
Ce sont ces même hommes et femmes qui sous couvert de les sortir de leur "sauvagerie" se comportent comme des bêtes pour certains et complices pour d'autres qui avaient vraiment foi en leur mission mais qui ont fermé les yeux sur les horreurs commises.
C'est aussi l'histoire de ce qu'il adviendra d'eux car on suivra 77 ans plus tard une jeune et brillante avocate, Audrey Duval, chargée de rechercher ces enfants perdus afin de leur verser l'indemnisation à laquelle ils ont droit. Or ces trois adolescents figurent sur les liste d'entrée au pensionnat mais leur nom ne figurent pas sur les registres de sortie. Audrey va tout tenter pour comprendre ce qu'il est advenu d'eux.
L'histoire est difficile, dense mais l'auteur a eu la bonne idée d'alterner les chapitres entre le présent et le passé afin que le lecteur ne se sente pas oppressé quand il contait la vie dans le pensionnat. On en apprend ainsi énormément sur le Québec d'aujourd'hui et son histoire.
Un livre de mémoire fort, poignant et riche.
- Auteur : Michel Jean / Editeur : Libre Expression
- Date de sortie : 9 septembre 2013
oh oui quelle horreur.....l'assimilation par la destruction totale....
RépondreSupprimerUn sujet brûlant.
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