La chambre rouge - Edogawa Ranpo ❤




Un classique du polar nippon, célébré dans son pays comme une œuvre majeure.

Les récits :

Le livre se compose de cinq nouvelles les plus célèbres de l'auteur qui sont également parmi les premières nouvelles du genre au Japon. Elles ont en commun un certain esthétisme du crime, de la perversion sexuelle, des machinations, une certaine folie.

Dans la première, La Chenille, qui a été assez compliquée à lire dans le dégoût qu'elle peut provoquer. C'est l'histoire d'un homme mutilé devenu la proie de sa femme qui en fait l'objet de tous ses désirs et pulsions.

 La seconde, Une chaise humaine, est l'histoire d'un homme qui va prodiguer caresses et sueurs froides à ses victimes.

Deux vies cachées est l'histoire d'un homme souffrant de somnambulisme et ne sachant pas de quoi il est capable la nuit.

La chambre rouge révèle tout le machiavélisme d'un homme qui se livre à une confession criminelle. 

La pièce de deux sens révèle une intrigue machiavélique autour d'une pièce.

Mon avis :

C'est une pure merveille, un moment de lecture fort. Je ne l'ai cependant pas lu d'une traite, il m'a fallu digérer chaque nouvelle avant d'en entamer une autre car c'est une écriture d'une grande puissance qui ne vous laisse pas indemne. Je comprends pourquoi l'auteur est devenu le maitre de la littérature policière japonaise dans son pays.

Il y a une atmosphère très particulière qui se dégage de chaque nouvelle. Elle est à chaque fois renouvelée mais on retrouve la même tension, sensualité sourde, une cruauté  raffinée, des obsessions entre le rêve et la réalité. Certaines scènes relèvent même du fantastique tellement elles semblent folles mais malheureusement plausibles aussi.

Edogawa Ranpo possède l'art de la chute car en plus de nous donner des sueurs froides, il a l'art de nous retourner comme une crêpe quand arrive le dénouement final. C'est bluffant !

Bluffant également les portraits psychologiques qu'il dresse de ses personnages qui leur donne une profondeur et une réalité assez folle. Je pense notamment à Tokiko que les pleins pouvoirs font entrer dans une sexualité bestiale et une folie progressive. Le malaise est en permanence présent, il suinte dans chaque page et choque même si on y est préparé. 

C'est une totale réussite et je n'en ai pas fini avec cet auteur c'est sûr !

 L'auteur : 

Edogawa Ranpo est le nom de plume de l'auteur japonais Taro Hira, 平井 太郎, né en 1894 et mort en 1965  Ce nom provient de la transposition phonétique d'Edgard Allan Poe qu'il admirait énormément. Il faut savoir qu'Edogawa est aussi le nom d'un quartier japonais de Tokyo.

Il est considéré comme le fondateur de la littérature policière japonaise. Il a écrit de nombreux romans et nouvelles qui ont à leur tour inspiré de multiples œuvres cinématographiques, de manga, des pièces de théâtre, ... 

Il est également à l'origine du prix Edogawa qui récompense les livres policiers japonais. Il a d'ailleurs pu remettre lui même les trois premiers prix avant de décéder. 

Il a crée un  personnage Kogoro Akechi. Un détective brillant et élégant qui vit dans une petite chambre entouré de livres et qui résout des affaires en se basant essentiellement sur la psychologie des personnages.

Il est regrettable qu'en France peu de ses livres aient été publiés. Seul les Editions Philippe Picquier ont publié quelques unes de ses œuvres  et les éditions le rat pendu pour les enquêtes de Kogoro Akechi.

La critique de Bison

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  • Paru en 1925 au Japon
  • Ecrit par Edogawa Ranpo
  • Editions Picquier
  • 6.10 € /126 pages/1990,1995 pour la traduction en langue française
  • Titre original : 赤い部屋Akai heya
  • Traduit par Jean-Christian Bouvier

13 commentaires

  1. Oh punaise...oui il semblerait que cela reste des nouvelles a digerer....en tout cas j'ai un Ranpo dans ma PAL...un jour

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    1. "Le démon de l'île solitaire"..https://www.babelio.com/livres/Ranpo-Le-demon-de-lile-solitaire/719646

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  2. Des nouvelles qui ont l'air passionnante.

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  3. J'aime beaucoup cet auteur mais j'ignorais qu'il avait écrit des nouvelles. Je note ce titre pour la prochaine édition de mai en nouvelles, il faut que je reconstitue mon stock !

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  4. Ça fait un moment que je veux lire cet auteur. Tu me motives bien avec ton billet.

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  5. tu n'y vas pas de main morte ! Hélas ma bibli municipale ne connaît pas l'auteur, zut alors !

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  6. Je n'ai pas lu ces nouvelles d'ER, je note !

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  7. Bonjour Cristie, j'ai dù lire ces nouvelles il y a plusieurs années. C'est grâce aux Editions Philippe Picquier que j'ai découvert Ranpo Edogawa, Matsumoto et quelques autres. Bon dimanche.

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