Ma mémoire assassine de Kim Young-ha ❤


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Un roman dérangeant qui joue avec nos émotions et qu'on devrait reposer mais qu'on lit d'une traite.

L'histoire (résumé de l'éditeur) :

Un ex-tueur en série décide de reprendre du service. Seul problème : il a soixante-douze ans et vient d’apprendre qu’il est atteint de la maladie d’Alzheimer.

Sous ses dehors de vieillard inoffensif s’adonnant à ses heures perdues à la poésie et la philosophie, se cache un redoutable meurtrier qui a assassiné sans remords des dizaines de personnes. Aujourd’hui il repart en chasse alors que rôde autour de sa maison un homme qui menace de s’en prendre à sa fille adoptive bien-aimée.

S’engage alors une course contre la montre: tuer avant d’oublier qui il est, avant que la maladie n’ait raison de lui, qu’il ne devienne prisonnier d’un temps sans passé ni futur.
Un étrange roman d’humour noir dont l’héroïne n’est autre que la mémoire qui se dérobe et brouille les pistes. Et un suspense au dénouement stupéfiant, car derrière une histoire peut s’en cacher une autre dont le lecteur découvre qu’il n’a jamais eu les clés, précisément parce que le narrateur les avait oubliées.

Ce que j'en pense :


Il m'a parfois fait penser à Poetry, un personnage âgé ayant atteint un regard posé sur la vie, s'émerveillant grâce à la poésie et la littérature et observant la nature du mal tout en décidant d'agir.
Cependant, ce qui sauve le personnage de Poetry et nous la rend attachante est sa sensibilité, sa différence et son sens moral. Notre héros, dans cette histoire est un tueur en série qui n'éprouve aucun regret et éprouve même du plaisir à tuer. En nous expliquant les mécanismes de ce qui provoque cette boucherie, il provoque un sentiment de malaise et de rejet. Mais alors qu'est-ce qui a pu me tenir jusqu'au bout ? 

Ce dominant devient de plus en plus fragile et diminué mais il s'accroche à la vie et à sa mémoire avec une rage peu commune et en cela il devient intéressant. Nous avons tous les mécanismes de cette maladie qui sont décrit. Typiquement le genre de récit que j'aurais envie de fuir quand on peut se passer de tristesse, je m'en passe mais pas là ! Non pas que je n'éprouve pas de compassion pour mon personnage mais l'admiration prend le dessus. Cet homme froid comme la glace se bat comme un lion car il aime sa fille de cœur et ce qu'il fait pour elle et pour conserver sa lucidité le plus longtemps possible est méritant.

Puis, j'ai beaucoup aimé cette ambivalence, en fait j'adore ça, entre son côté sombre et cruel et son autre face bien cachée qui aime la poésie et les mots, qui cite des extraits de Nietsche. Personnellement, il m'a juste donné terriblement envie de le lire. 

C'est un récit totalement atypique constitué de multiples chapitres dont certains sont très courts. L'auteur a mis des années, a pris son temps et je m'avancerai peut être mais on y sent son amour pour son père malade.

Enfin, la fin que l'on ne voit pas venir comme un camion qui vous percute à grande vitesse vous laisse sonné. 

Bref, j'ai adoré encore !

Kim young-ha  :



"Né en 1968, Kim Young-ha est l’un des chefs de file de la nouvelle littérature sud-coréenne. On dit de lui qu’il décrit avec un regard froid et une voix sèche la sensibilité urbaine de sa génération. Aprés deux recueils de nouvelles, il publie en 1996 son premier roman la mort à demi mots », qui lui vaut d’obtenir le prix que la maison d’édition Munhaktongne décerne au meilleur jeune écrivain de l’année. Trés branché sur les nouvelles technologies, Kin Young-ha s’est d’abord amusé à publier ses écrits sur Internet, une habitude trés répandue en Corée du Sud.Outre ses activités d’auteur, Kin Young-ha anime une émission de radio consacrée aux écrivains coréens. "
Biographie des Editions Picquier

Un film tiré du livre est sorti le 13 avril 2018


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Editions Philippe Picquier
Auteur : Kim Young-ha
Traducteurs : Lim Yeong-hee et Basnel Mélanie
paru au mois de mars 2015
160 pages

12 commentaires

  1. J'avais beaucoup aimé aussi, notamment la manière dont la réalité échappe peu à peu au personnage.

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    1. Oui il perd pied progressivement et l'auteur nous entraîne avec lui d'où le choc final !

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  2. Idem : j'ai bien apprécié ce roman, moi qui ne lis pas beaucoup de littérature asiatique.

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    1. Tu en as quelques uns quand même ; je suis allée prendre des idées sur ton blog ! ;-)

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  3. L'inconvénient avec les auteurs asiatiques, c'est que je ne retiens jamais leur nom et que je ne les situe pas ;-) Un tueur sans remords, je ne sais pas si c'est pour moi ..

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    1. Surtout les auteurs coréens dont les noms se ressemblent terriblement. Je m'étais fait la même réflexion mais il y a avait beaucoup d'avis positifs et la curiosité a été la plus forte !

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  4. J'avais beaucoup aimé aussi :-)

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  5. Il me semble avoir déjà lu cet auteur mais pas ce titre, peut-être une histoire d'ascenseur...

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    1. C'est le premier livre que je lis de cet auteur je ne connais pas encore ses autres livres mais je compte bien y remédier !

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  6. Tu vas finir pas me donner follement envie de me lancer du côté d'une littérature que je méconnais totalement!

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    1. Ce serait dommage de t'en priver : c'est beau, fort, puissant, différent, ...

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