Je débute le challenge Portugal avec ce titre de Lidia Jorge : La couverture du soldat. Une déclaration d'amour qu'une fille porte à son père absent.
A Valmares, une petite fille qui vit dans une grande maison familiale, découvre qu'elle est, non pas la fille de son père déclaré, Custodio Dias, mais de son oncle, Walter. Elle va donc grandir avec l'image de l'absent qu'elle va se constituer en évitant d'écouter ce que lui en dit la famille et quelques objets que celui-ci lui a légué : des dessins d'oiseaux qu'il découvre en parcourant le monde, une couverture de soldat et un revolver avec lequel elle dort.
" Sans moi Maria Ema serait aux côtés de Walter, les fils de Custodio Dias, seraient d'une autre femme et mes frères seraient les fils de Maria Ema et de Walter Dias. Peut-être qu'ils existeraient et pas moi. J'étais la fille d'un hasard, d'une bêtise de jeunesse de l'exubérance du corps ... "
Le livre est complexe, la narratrice parle tantôt à la première personne : "je" puis devient parfois "elle". La chronologie est respectée mais avec des retours en arrières de moments marquants, il est comme constitué de collages d'instants de vie. Le livre est atypique, poétique et déstabilisant mais retranscrit l'atmosphère avec force. Ainsi, quand arrive le moment de le fermer l'histoire est toujours présente.
Largement inspirée de l'enfance de l'auteur, c'est avec un plaisir sans fin que j'ai suivi ces deux histoires d'amour qui emplissent la maison familiale de non dits et touche chacun sans qu'aucun n'ose pour autant parler. Les différentes personnalités sont touchantes et criantes que ce soit cette femme déchirée entre deux hommes, le discret mari toujours présent, la narratrice qui évolue de façon différente dans cette société où les femmes étaient souvent soumises.
L'incipit vous donnera peut-être envie de le découvrir :
- Editeurs : Métailié
- Traduit du portugais par Geneviève Leibrich
- Titre original : O vale da paixao
- Date de parution : 1998
- Date de parution pour la traduction française 1999
- 201 pages
J'ai lu deux titres de cet auteur, que j'ai appréciés de manière inégale : Le vent qui siffle dans les grues m'avait charmée par son écriture complexe et minutieuse, et son histoire atypique, bien qu'il souffre de quelques longueurs, mais Les mémorables m'ont déçue, Lidia Jorge y aborde un épisode de l'histoire du Portugal très intéressant (la révolution des œillets), mais là, pour le coup, son écriture tortueuse m'avait paru trp bavarde, et ses complications stylistiques avaient fini par me lasser...
RépondreSupprimerJe note tout de même ce titre, en souvenir du Vent qui siffle ..
Je note le vent qui siffle pour le coup !
SupprimerUne auteure portugaise qui est sur ma LAL depuis un moment mais je n'arrive pas à me décider sur le roman à lire en premier pour la découvrir.
RépondreSupprimerC'est le premier que je lis de cette auteure je ne vais donc pas être d'une grande aide ...
SupprimerUne auteure que j'aimerais bien découvrir ; je note ce titre-là, puisqu'il t'a plu.
RépondreSupprimerJe te lirai avec plaisir sur ce titre !
SupprimerJe ne connaissais pas, merci pour la découverte... (Goran : https://deslivresetdesfilms.com)
RépondreSupprimerDe rien Goran !
SupprimerUne lecture qui demande à se laisser porter, alors.
RépondreSupprimerEn quelque sorte !
SupprimerTrès jolie couverture. Dire que je ne connais rien à la littérature portugaise...
RépondreSupprimerIl n'y a qu'à ...
Supprimerj'ai lu trop peu d'auteur portugais, à noter donc!
RépondreSupprimerHello :) ! J’ai effectivement très envie de découvrir ce roman. J’aimerais bien étudier le procédé stylistique qu’utilise l’auteur pour susciter la tristesse que devrait généralement provoquer ce genre d’histoire.
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