Quand la réalité sort de la poubelle



 Il y a quelques semaines, je me suis rendue compte que je ne faisais plus la différence entre des images faites par IA, sauf si bien sûr elles étaient faites grossièrement , et des images réelles ... Suite à cela la Grande Librairie a été diffusé qui portaient sur : "A-t-on changé la réalité ? ". Je l''ai regardé avec attention car je me posais les mêmes questions, cette emission m'a interpellé et fait réfléchir. Alors quand le lendemain, un ami m'a montré un livre, sauvé d'une poubelle, de Vidal Lablache avec des cartes et des photos du début du XXième siècle, j'ai eu un choc !


Un choc car j'ai eu beau faire des études d'histoire et savoir un grand nombre de choses que ce livre montrait, c'est une chose de savoir , une autre de contempler la réalité brute J'ai vu en quelques minutes à peine : une nature très présente dont on voyait moins la présence humaine, non pas des routes mais des chemins empruntés par des humains et des ânes (reste-t-il des sentiers de cela ?), des bords de mer totalement naturelles, des centres-villes qui n'ont pas changé par contre. Bien sûr que derrière ces photos il y a un choix éditorial, on ne montre pas certaines réalités comme les coprs cassées des ouvriers mais ces multiples paysages représentent la réalité à un moment donné sur laquelle s'appuyer. J'ai réalisé que face à la désinformation, à la difficulté surtout pour nous de construire une réalité tant le numérique est présent, qu'il y a avait un rempart possible. Ce rempart ce sont les livres, ceux là même qu'on jette, dont on se détourne ou qui font parti de niche. Des livres choisis, ceux là même qui montrent des réalités brutes en gardant à l'esprit que certains ont pu aussi parfois servir d'outil de propagande. J'ai donc décidé, et ce sera mon principal objectif de sauver ce que je peux. 


Ainsi, j'ai trouvé des livres d'Oberthur avec des planches d'oiseaux qui m'ont particulièrement émue car combien de ces oiseaux qu'il a dessiné ont disparu ? Je sais ce que je voyais petite en sortant de chez moi : plusieurs oiseaux où que mon regard se porte, maintenant je dois les chercher et ne suis pas sûre d'en voir. De plus, j'ai particulièrement aimé le côté à la fois naturaliste de ses planches et artistiques que je trouve particulièrement élégante. J'ai trouvé d'autres perles de ce type prêtes à être jetées car plus personne ne veut de ces vieux livres. Des livres qui sont pourtant des témoins, des remparts. Pendant que trônent des livres de romantaisie sur les étagères (et je n'ai rien contre, ils ont leur fonction),on se détourne de ces livres précieux qui traînent par terre dans la poussière et finissent parfois par être jetés. 


 C'est une bouteille à la mer que j'envoie ici en espérant qu'elle résonnara peut être !

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