Le 1er mai 1891 reste une date gravée dans la mémoire collective de la classe ouvrière française, et c’est cette journée historique que la bande dessinée “Fourmies la Rouge” d’Alex W. Inker choisit de raconter avec une intensité dramatique et une sensibilité artistique remarquables.
Publiée par les Éditions Sarbacane, cette œuvre de 112 pages nous plonge dans l’atmosphère électrique de la cité textile de Fourmies, dans le Nord de la France, où les ouvriers grévistes, bravant les interdictions patronales, défilent pour revendiquer la journée de huit heures. La tension monte lorsque les industriels, pris de panique, demandent l’intervention des troupes militaires pour contenir la manifestation. Le résultat est tragique : neuf personnes perdent la vie, tuées par les balles des soldats, devenant ainsi les martyrs de la cause socialiste naissante.
Des Personnages Hauts en Couleur au Cœur de l’Histoire
Inker nous offre une galerie de personnages aussi vibrants que diversifiés : Maria, la jeune ouvrière aux cheveux de feu, symbole de la passion et de la résistance; Kléber, le jeune porte-drapeau épris de Louise; Louise elle-même, ouvrière gouailleuse et pleine de vie; Émile, le jeune garçon innocent; et même les figures des soldats, partagés entre le devoir et la conscience.
Un Style Graphique Engagé et Expressif
Le style graphique d’Inker, souvent comparé à celui de Tardi, est à la fois expressif et engagé. Chaque case est dessinée avec une fougue qui traduit la tension de l’époque et la force des émotions. Les critiques sont unanimes : “Fourmies la Rouge” est une bande dessinée bouleversante et puissante, un hommage magnifique à ces hommes et femmes qui ont marqué l’histoire de leurs luttes.
Récompenses et Reconnaissance
La qualité de cette œuvre n’est pas passée inaperçue, puisqu’elle a été récompensée par le Prix Bulles d’Humanité en 2021, soulignant ainsi son importance tant sur le plan historique que social.
Conclusion : Une Œuvre Intemporelle
“Fourmies la Rouge” est plus qu’une simple bande dessinée : c’est un vibrant hommage à la mémoire collective, une œuvre qui, tout en nous rappelant les injustices du passé, résonne étrangement avec les enjeux contemporains. C’est une invitation à ne jamais oublier que les droits dont nous jouissons aujourd’hui sont le fruit de luttes acharnées et de sacrifices immenses.
- Auteur : Alex W. Inker / Illustrateur : Alex W. Inker
- Editeur : Sarbacane / Collection : Romans graphiques Sarbacane
- Date de parution : le 5 mai 2021
très bonne idée d'en faire une BD!
RépondreSupprimerJe trouve aussi
SupprimerElle a l'air extra cette BD ! Je l'avais repérée mais déjà oubliée. Merci d'en avoir reparlé :)
RépondreSupprimerDe rien ! ;)
SupprimerC'est encore une belle proposition que tu nous fais là ! Le récapitulatif de l'activité est décidément de plus en plus riche dans le domaine de la BD. Ca m'a fait réaliser que j'ai chez moi celle sur les LIP, du nom de cette usine de montres qui entama dans les années 1970 une grève également restée dans les mémoires... je l'avais lue sans la chroniquer, mais je pourrais la ressortir à l'occasion de l'activité.
RépondreSupprimerC'est une bonne idée Ingannmic. Je vais voir si elle n'est pas à la bibliothèque de mon côté car elle me tente aussi !
SupprimerBelle trouvaille pour le challenge ! Et de circonstance pour le 1er mai ! J'ai étudié la tragédie de Fourmies pendant mes études mais ça fait longtemps. Une piqure de rappel ne serait pas de trop.
RépondreSupprimerN'hésite pas !
SupprimerTrès intéressant comme thème, surtout que je ne connais pas bien ce pan d'histoire.
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas cet évènement non plus !
SupprimerJe la note, merci pour la découverte et bon après-midi!
RépondreSupprimerMerci, Bonne soirée !
SupprimerAh mais oui, très bonne idée de lecture pour le challenge ! Je l'avais repéré dans ma bibli il y a plusieurs mois en plus, mais comme j'avais déjà les bras encombrés, je suis repartie sans et je n'y ai plus repensé.
RépondreSupprimerMerci pour cette belle découverte
RépondreSupprimerDe rien !
SupprimerJe note, merci!
RépondreSupprimer(s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola