Le récit :
Dans les années 30, en banlieue parisienne, Anaïs vit une vie un peu fade aux côtés de son banquier de mari. Ouverte sur le monde, parlant trois langues, elle trouve sans peine sa place dans la société car elle veut plaire à ce mari qu'elle aime. Pourtant, elle sait qu'il lui manque quelque chose, un élan de vie bouillonne en elle qu'elle peine à exprimer dans cette société qui relègue la femme au second plan. Comment donner libre court à ses élans artistiques, littéraires et sensuels ?
Jusqu'à ce qu'un homme, Henri Miller entre dans sa vie. Un vif esprit comme elle les aime qui saura lui ouvrir une porte qu'elle pensait close.
Mon avis :
Un point de vu intéressant sur la vie d'une femme, d'une autrice très en avance sur son temps. Une femme qui décide malgré le risque encouru à l'époque de vivre sa sensualité et sa sexualité. Une femme qui ose être ce qu'elle est fondamentalement même si elle doit pour cela avoir recours au mensonge et à la manipulation. C'est une féministe avant l'heure car même si elle n'a jamais été une activiste c'est une femme qui ose vivre comme elle l'entend, qui fait de son intime une philosophie porteur d'un message fort pour l'époque.
Je n'ai plus peur des mensonges. Ma morale n'existe que lorsque je suis confrontée à la peine de quelqu'un d'autre.
Le dessin est original car il est fait au crayon multicolore et représente très bien les multiples facettes (couleurs) de la personnalité d'Anaïs Nin dans un décor très féminin, parsemé de fleurs. Je trouve cela très beau.
On ressort de ce récit surpris de cette liberté dont elle a pu faire preuve et admirative de cette réussite à se détacher de la vision masculine sur la condition féminine comme le non désir féminin. Elle a su affirmer qu'une femme peut être sujet dans l'acte sexuel, peut désirer et non pas seulement subir. Elle a suscité le scandale dans une société où la femme se devait d'être innocente, pure, douce et soumise. Elle a osé affirmé qu'elle se sentait innocente dans une sexualité libérée.
On l'a beaucoup réduite également à l'inceste dont elle a été victime pour bien placer son comportement dans l'anormalité suite à cet acte. la reconnaissance d'une femme désirante se montre parfois difficile encore alors qu'elle était tellement plus que ça !
Je meurs d'être divisée.
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- Editions Casterman
- Paru le 26/08/2020
- Format : 21 cm x 28 cm / 192 pages / 23,50 euros
Ouah le dessin est superbe....ouaahhh.....et cela doit etre une histoire
RépondreSupprimerOn en apprend beaucoup surtout quand on ne connaissait pas grand chose de cette autrice ! ;-)
SupprimerJ'ai adoré cette bande-dessinée et j'espère enfin prendre le temps de découvrir ses écrits cette année.
RépondreSupprimerJe te le souhaite Lilly !
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