Une BD sociale évoquant les ravages du capitalisme sur les peuples amérindiens.
Une envie de grand Nord :
C'est en premier lieu la couverture qui m'a attiré avec ses couleurs restreintes de rouge-ocre qui me rappelle mon enfance ainsi que cette sculpture métallique intrigante. Puis, en découvrant le résumé, je sortais d'un livre Croire aux fauves qui m'avait conduit dans le Grand Nord pour mon plus grand plaisir à la découverte du peuple des Evènes et je n'avais qu'une envie, c'est de retourner dans ces lieux sauvages où vivent depuis des générations des peuples proche de la nature.
Cependant, en y regardant de plus près, le titre Zone toxique m'indiquait un endroit contaminé probablement une pollution du milieu naturel. Une fable écologique comme j'aime à les lire. Ne vous y trompez pas, l'album d'Iwan lépingle est tellement plus que cela. C'est une dénonciation du capitalisme à tout va qui produit une exploitation de la main d'œuvre avec menaces et intimidation des plus vulnérables, la destruction des liens familiaux, l'aliénation à l'argent et l'exclusion de ceux qui refusent de rentrer dans le moule, pire ceux qui dénoncent le système lui-même.
On est loin de la petite promenade dans la nature auprès d'animaux sauvages ! Non, on part dans une petite ville du Nord sous domination et oppression avec des citadins fermés et bourrus. Pourtant, dans ce tableau qui peut sembler très sombre, on y découvre une jeune fille qui vient d'arriver avec son père et qui découvre dans ce nouvel espace des personnes extraordinaires qui réussissent à se tenir droit. L'histoire devient polar et nous conduit tambour battant mais sans la noirceur habituelle. On vibre, on palpite car les personnages sont particulièrement attachants.
L'atteinte à l'environnement :
Les illustrations nous instruisent autant que les mots sur l'exploitation du sable bitumeux afin d'obtennir du pétrole pour laquelle il faut énormément d'eau qu'il est compliqué de traiter par la suite ce qui conduit à une pollution importante des eaux et devient une source de conflit. Ce type d'exploitation existe dans la Nord du Canada mais il n'a pas que ce type d'exploitation ayant généré ces dérives donc cela fait réfléchir. Dans l'histoire cette pollution est responsable de la mort de la femme d'un personnage Pekko qui devient lanceur d'alerte et décide de combattre, de façon juste, la firme. Sauf que face à lui on a affaire à de la criminalité d'affaire.
La criminalité d'affaire :
A la tête de cette indistrue florissante, un homme Elias, celaui là même qui accueille notre personnage principale, sa nièce et son frère. Il possède une superbe maison, fait travailler pratiquement toute la ville pour lui mais trs vite des zones d'ombre surviennent. On sait que lorsqu'il était petit, il avait déjà fait preuve d'une grande violence en tuant des animaux dans la forêt, un de ses proches qui peut se permmettre de parler car ne craignant pas pour son poste au sein de la boîte puisque étant indispensable le décrit comme "un putain de taré". Puis, très vite on sréalise qu'il fait appel à des hommes de mains, ne respectent pas les droits des travailleurs ni leur vie. Il devient très vite le principal suspect dans la disparition de Pekko. Le lien est fort entre le capitalisme sauvage et l'enrichissement et la criminalité. Une criminalité de cols blancs qui parvient même à à se mettre dans la poche la justice et le pouvoir politique local.
La destruction des liens familiaux :
Elias qui a réussi de la plus mauvaise des façons et est devenu un criminel sans aucun doute ne serait -ce qu'en polluant la rivière, ne parvient pas à s'attacher l'accord de son frère. Pire, il le rejette de sa société et de sa ville comme il a été rejeté par son père. Il est très entouré mais au fond totalement seul.
La corruption :
On se rend très vite compte que ce système générateur de tant d'argent conduit à une corruption des êtres aliénés à l'argent. La morale se relègue au placard et les êtres pur comme Aslak, ce jeune demeuré, est rejeté en raison de sa différence. Les normes deviennent autres et un nouveaux système de valeurs se met en place ainsi que des ambivalences : je suis contre la pollution de mon environnement mais je remercie la société de donner du travail ...
Une bande dessinée indispensable, un coup de cœur !
Une vidéo du Journal le Monde sur l'exploitation des sables bitumineux en Alberta au Canada.
Une biographie de Iwan Lepingle sur le site de l'éditeur Sarbacane
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Paru le 7 février 2018
110 pages
Oh oui cela reste un grand massacre dans le grand nord...par exemple, les innu sont totalement a la derive....et desolee, mais le Canada a du sang sur les mains, surtout ses grandes minieres et forestieres multinationales....bref une BD d'utilite publique....;)
RépondreSupprimerC'est totalement ça Rachel !
Supprimeret beh, tout ça !
RépondreSupprimerOui !
SupprimerUn thème qui m'intéresse. Merci d'avoir mis le titre en avant !
RépondreSupprimerDe rien Wyndirella mais entre la couverture et le thème, il m'était impossible de résister également !
SupprimerLa BD est un bon moyen pour aborder ce genre de problème de manière plus accessible peut-être. Ma bibliothèque l'a, chic :-)
RépondreSupprimerAh chanceuse que tu es !
SupprimerJ'ai lu récemment une grosse BD de Joe Sacco , Payer la terre, qui pourrait compléter ta lecture (et la tienne m'intéresse, bien sûr!)
RépondreSupprimerTu m'interroges Keisha ... Je me demande si elle n'est pas quelque part dans ma PAL !
SupprimerC'est vrai que la couverture est attrayante.
RépondreSupprimerN'est-ce pas !
Supprimerça l'air super chouette, je note. Le sujet est très intéressant
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