Lee Chang-dong est un des plus grands cinéastes sud-coréens actuels. Cela faisait longtemps que je souhaitais découvrir Burning ce film particulier. Je savais qu'il était pour beaucoup la véritable Palme d'Or du festival de Cannes en 1918 qui s'était clivé mais il en était reparti bredouille alors même que beaucoup l'encensait.
Synopsis :
Séoul, de nos jours, Joon-So rencontre Haemi une jeune femme qui danse dans la rue pour attirer les clients dans un magasin. Les jeunes gens ne s'étaient pas revus depuis l'enfance mais va naître entre eux une histoire d'amour étrange teintée de non dits, d’irréalité et de mensonges. Haemi cependant s'évanouit assez rapidement et s'envole pour l'Afrique. Un voyage dont elle ne revient pas seule mais avec un jeune homme Ben qui a un style de vie opposé aux deux jeunes gens ; il roule en porsche cabriolée, vit dans un superbe appartement, ... ce qui n'empêche pas ce triangle amoureux de passer du temps ensemble.
Ce que j'en pense :
J'ai beau ne pas être cinéphile, je sais reconnaître un grand film quand j'en vois un et Burning est un grand film. Il y a abord une atmosphère, elle se met en place de façon légère dès la première minute du film : on voit un nuage de fumée s'élever mais on ne nous montre pas ce qu'on dévoile habituellement, les choses seront suggérées.
Le réalisateur nous prend par la main et nous présente son personnage centrale, Haemi, celle devant qui tout se construit et tout s'efface. Elle est le personnage pivot du film. On la découvre dans les yeux de Joon-So en femme ingénue mais parfois pathétique, libre et fragile. L'objet de son désir jusqu'à en devenir fantasme puis fantôme car la jeune femme disparaît et le film devient polar
L'ambiguïté plane en permanence et nous enveloppe et quand on pense toucher un fait auquel s'attacher, il se dérobe et ne pensez pas que la fin vous donne la solution. Pour Lee Chang-dong, il y a une volonté de nous dévoiler ce qui est invisible et de cacher ce qui est visible. C'est beau, c'est grand, c'est fort. L'histoire s'imprègne en nous.
" Dans un polar, généralement, tout s'éclaire à la fin. Je crois moi que nos vies sont des énigmes que le temps n'éclaircit jamais vraiment. Lee Chang-dong "
Le temps prend sa part dans cette oeuvre, nous offrons de longues et délicieuses plages de contemplation telle cette scène à la tombée de la nuit devant chez Joon-So. Les deux garçons fument des joints pendant qu'Haémi se met à danser nue devant le soleil qui se couche. Un beau moment de pur abandon. Une des plus belles scènes du film qui est presque du à une part d'improvisation laissée par le réalisateur.
Lee Chang-dong nous laisse à voir une Corée fracturée entre des nantis qui ont en quelques années fait fortune et font hériter des jeunes gens de fortunes colossales face à des familles de plus en plus démunies. Il nous dévoile des personnages fracturés et énigmatique car il estime que tous les coréens portent des blessures et rien n'est mieux que le cinéma pour lever le voile.
Première sortie : 17 mai 2018 (Corée du sud)
Réalisateur : Lee Chang-dong
Acteurs : Steven Yeun, Yoo Ah-in, Jeon Jong-seo
Durée : 2h28
Nominations : Palme d'Or au festival de Cannes, ...
Récompenses : Grand Belle Award for Best Film, Prix du film asiatique du meilleur réalisateur, ...
Je crois que je n'ai pas tout compris ( ambiguîté est bien le mot :-)) mais je l'ai trouvé visuellement très beau et il y a effectivement une recherche dans le montage.
RépondreSupprimerUne recherche dans le montage oui mais il a aussi laissé une part d'improvisation contrairement au scénario. Je trouve ses films passionnants et magnifiques !
SupprimerBonjour Cristie, je fais partie des spectateurs (trices) qui n'ont pas forcément été convaincue. J'ai surtout trouvé le film trop long. Bonne journée.
RépondreSupprimerC'est ce que j'aime le plus dans le cinéma coréen et surtout avec ce réalisateur. On ne nous abruti pas avec dix mille images à la seconde. On nous laisse des moments de silence et je trouve que c'est à ce moment là que les émotions sont les plus fortes. C'est particulièrement parlant dans poetry du même réalisateur ! Il n' y a pas une minute de trop. Bonne journée Dasola !
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