Joker, Todd Philips

 

Un des sociopathes les plus fascinants des comics, le fameux ennemi juré de Batman s'est prêté à moults interprétations déjà. On se souvient entre autre de Jack Nicholson chez Tim Burton. Que pouvez faire Todd Philips de plus ? Si on m'en avait simplement parlé sans que je vois la bande annonce j'aurai fui. Seulement voilà, je suis tombée sur une interview du réalisateur et de Joachin Phenix suivie de la Bande Annonce et là j'ai su que j'allais me précipiter ...

Véritable oeuvre cinématographique :

 Pour être tout à fait honnête, je trouve que les films de super héros de ces dernières années souffrent d'un nivellement par le bas d'autant plus déplorable qu'ils sont issus de la BD et que les histoires d'origine étaient tout, sauf de vulgaires comédies aseptisées.

Todd Philips a réussi le gage d'en faire un film d'auteur avec une vision totalement personnelle basée uniquement sur le personnage du Joker. Les connaisseurs ne s'y sont pas trompés, il a déjà remporté un Lion d'or la Mostra de Venise et il est fort probable que d'autres récompenses suivront.

Le Joker humain :

Le réalisateur choisit de dévoiler la vie d'un homme hors du commun, Arthur Fleck, un clown des rues de Gotham city dans les années 80. Arthur est atteint de troubles mentaux et d'un handicap qui le fait rire longuement de façon inadaptée. Il vit donc avec sa mère dans un petit appartement dans les quartiers pauvres de la ville. La seule lueur d'espoir de cette vie misérable est le talk show de Murray Franklin qui les fait un peu rire et rêver.

Une noirceur et une profondeur qui donne un relief différent à un film de super héros. 

Une critique de la société moderne :

Pour survivre Arthur se voit contraint de s'adapter à une lourde médication mais malgré cela son handicap le heurte à une incompréhension et un rejet de la société pour qui le rire ne peut pas être le signe d'une souffrance ou d'un mal être. C'est là que prend naissance la source du mal. La société en fait un souffre douleur, un réprouvé et après un énième coup du sort. Un soir, il se révolte contre trois traders et les tue. Il devient ainsi le symbole vivant de la révolte des pauvres contre une société capitaliste de tout puissants dans laquelle ne parviennent souvent que les plus immondes personnages. Il y a là une critique ouverte de la société américaine de la part de Todd Philips même s'il refute le fait d'avoir fait de son film un film politique. La critique du système et des hommes est acerbe.

Joachin Phenix époustouflant :

C'est probablement la meilleure interprétation que j'ai pu voir dans ma vie. Joachin Phenix est au dessus de tout. Le meilleur jeu d'acteur toutes catégories confondues. Sa transformation physique et sa perte de poids dont il a été souvent question n'est rien comparé à son jeu psychologique. Rien que pour ça le film mérite d'être vu. C'est juste au delà des mots. Un vrai grand film enfin !