Une explosion de rage, de haine d'où jaillissaient des scuds de violence et déviance sexuelle, de benzedrine qu'on vous met dans la bouche, de litres d'alcool qui vous étourdissent avant de vous propulser contre un mur. Voilà l'effet que m'a fait : "Last Exit to Brooklin". Un livre interdit pour obscénité lors de sa parution mais qui creusa à coup de bombe une place importante dans le monde des lecteurs au point d'être considéré aujourd'hui comme un classique.
Ce n'est pas à proprement parler un roman mais un ensemble de nouvelles qui ont pour fil conducteur une bande de petites frappes qui aiment à se retrouver pour nous offrir une descente dans un monde de déchéance. Les souverains de ces mondes sont des prostitués, des travestis, ... des paumés qui ont perdu chacun à leur façon la jambe qui les maintenait dans la réalité. Dès lors, l'enlisement est inéluctable et nous voilà entraîné à leur suite conscient qu'on va très vite être submergé mais ne pouvant arrêter la machine une fois qu'elle est enclenchée, les vapeurs d'alcool et les délires procurés par les drogues ne faisant qu’accélérer un peu plus le processus...
J'ai donc fait la connaissance de Georgette, un jeune homosexuel travesti et fou amoureux de Vinnie une sombre brut à la sexualité étonnante sorti depuis peu de prison. Georgette est une vraie fleur bleue qui ne rêve que d'amour et de romantisme alors qu'elle navigue dans les eaux les plus troubles et la différence entre la beauté et l'innocence qui habite son esprit et la réalité de ce qu'elle vit fait frémir ...
Puis, il y a Tralala, une ado de 15 ans qui fait tourner la tête de beaucoup d'hommes grâce à une poitrine éblouissante. Elle va très vite prendre l'habitude de leur céder, pour le plaisir et pour l'argent facile que ça lui apporte jusqu'à prendre de plus en plus goût pour l'alcool qu'elle boit en les attendant ...
Il n'y a que de faux espoirs, ils sont perdus d'avance, souverains d'un royaume qui les broie. Par moment heureusement l'auteur nous offre une accalmie comme la lecture d'un poème mais c'est pour mieux nous faire prendre conscience de la noirceur qui règne, la pureté par comparaison ne peut qu'être terrassée dans ce monde là !
Un livre qui fait mal, qui marque mais que je classerais dans les grands livres !
----------------------------------------------------------
Albin Michel
Nouvelle Edition et traduction 2014 par Jean Pierre Carasso et Jacqueline Huet
Première édition : 1964
201 pages
Je l'ai lu à sa sortie et je n'en ai pas gardé un grand souvenir, sa construction m'avait paru confuse. Et puis, la littérature trash, je n'aimais déjà pas ça ;-)
RépondreSupprimerCette littérature est loin de me déplaire. Autant j'ai eu du mal avec Bukowsky autant Hubert Selby m'a touché ! Je ne vais pas en rester là avec lui !
SupprimerEt bien, je vais peut-être attendre les beaux jours pour plonger dans ce monde.
RépondreSupprimerC'est peut être plus sage ! ;-)
SupprimerTon prochain : le démon.
RépondreSupprimerUn de mes prochains oui !
SupprimerC'est la nouvelle traduction en plus ! Un de mes livres cultes, lu et relu des tas de fois. Tu peux continuer à découvrir Selby les yeux fermés. Le démon, Retour à Brooklyn, La geôle et les nouvelles de "Chanson de la neige silencieuse", tu vas te régaler.
RépondreSupprimerJe crois oui si c'est dans la même veine je vais le dévorer !
SupprimerCe livre m'a l'air d'une véritable coup de poing... Il me tente bien mais l’uppercut me fait un peu peur.
RépondreSupprimerBon dimanche soir Cristie ;)
Il a de quoi effrayer Cristina mais tu devrais tenter l'expérience !
SupprimerBon dimanche soir à toi aussi ! ;-)
je retiens mais pas pour maintenant-tout-de-suite.
RépondreSupprimerPrends ton temps Violette !
SupprimerVoilà qui pourrait me réconcilier avec le genre de la nouvelle.
RépondreSupprimerAlors n'hésite pas ! ;-)
SupprimerEncore un qu'il faudrait que je lise...
RépondreSupprimerTu devrais essayer oui !
SupprimerDes bisousssss....énormeeeeessssssss....
RépondreSupprimerJe t'embrasse aussi !!!
SupprimerDes années que je me dis qu'il faut que je franchisse le pas...
RépondreSupprimerEt bien alors ?
SupprimerJe veux le lire... Mais je viens de commencer un pavé alors je garde ça sur un carnet !
RépondreSupprimerSi c'est dans tes intentions c'est déjà pas mal ! ;-)
SupprimerJe suis en train de lire l'ancienne traduction. J'avais adoré Le Démon, je te le conseille vivement, il est encore plus fort que celui-ci. En tout cas, j'ai bien l'intention de lire tout Selby.
RépondreSupprimerCe sera un de mes prochains ! ;-)
SupprimerBonjour Christie, lu après avoir vu le film de Uli Edel (1989). Le film est dur, le livre aussi. Bonne après-midi.
RépondreSupprimerIl est dur oui mais quel bonheur !
SupprimerUn livre dur, qui m'a marquée, la fin m'est restée en mémoire !
RépondreSupprimerOui il laisse des traces ...
SupprimerPfffiou dur dur ce bouquin. Il a vraiment l'air bon, mais peut être pas pour moi :)
RépondreSupprimerIl vaut mieux être prête pour une telle descente en effet !
SupprimerC'est vrai que ce n'est pas une lecture facile tant le ton du récit est désespéré et glauque, mais j'ai aimé tout de même.
RépondreSupprimerLe saule, du même auteur, est un roman très fort aussi, qui fait se poser beaucoup de questions sur le mal, et notre aptitude à le pardonner...
Je ne connais pas le livre dont tu parles ... A voir donc !
SupprimerUn coup de poing dans la gueule, dans le foie, dans les parties. Ça fait mal. Mais qu'est-ce que ça fait du bien une telle littérature. Un GRAND livre. Immense, indispensable.
RépondreSupprimer