Trois jours en automne - Pak Wan-seo

Trois jours en automne Pak Wan seo

Patricia du blog Pativore, a eu l'excellente idée de me proposer ce livre voyageur pour mon challenge coréen. Un livre qui avait beaucoup intrigué Marie chez qui il se trouvait, elle me l'a donc envoyé et écrit un joli post que je vous invite à lire ( Ici ).



Résumé de l'éditeur :

" A l'automne de sa vie, une gynécologue fait le bilan de sa carrière. Pendant, les trois derniers jours qui lui restent avant de partir à la retraite, elle remonte le temps, et descend plus profond en elle, jusqu'à toucher le cœur de haine qui l'a conduite à devenir une "accoucheuse d'anges". En elle va surgir le désir fou de mettre au monde, avant de se retirer un enfant plein de vie ...
A travers ce portrait sans concession d'une femme face à son destin, c'est un tableau de la Corée contemporaine que dresse non sans humour, Pak Wan-seo. Dans ce texte d'une force implacable, elle fait montre d'une qualité qui ont fait d'elle une des figures les plus importantes de la littérature coréenne contemporaine. Comme toujours dans ses œuvres, derrière le masque grimaçant des personnages et de leur misère, se cache un profond humanisme qui donne une résonance universelle à ce très beau texte."

Ce que j'en pense :

C'est une nouvelle qu'on dévore rapidement et qui vous laisse un goût amer. La narratrice, qui fait le bilan de sa vie, dévoile assez rapidement avoir été victime d'un viol et c'est cet événement, on le comprend très vite, qui impactera sa vie comme sa carrière. C'est dérangeant car la haine va devenir le principal ressort de sa motivation et on la sent perdre toute éthique :

" Dire qu'il n'y jamais eu d'incidents lors des interventions est faire une petite entorse à la vérité. Disons qu'il y a bien eu des problèmes, mais je m'en suis occupée rapidement, avant que quiconque ne les remarque, les arrangeant comme si rien ne s'était passé."

La narratrice avoue avoir perforer plus d'une fois l’utérus car l'opération étant de venue trop facile pour elle, elle laissait son esprit vagabonder ... De plus, elle sait que dès le départ que son objectif n'était pas d'aider mais de faire des bénéfices. On ressent de plus un mépris des autres non calculé. Bref une héroïne antipathique que l'on suit en percevant les failles car la haine est au fond ce qui lui permet de tenir debout. Pour autant, son regard sans concession nous aide a comprendre un peu mieux la société coréenne contemporaine, une société patriarcale qui n'épargne pas les femmes, surprenante par ces traditions, basée sur l'image.

L'autrice dénonce mais avec humour, son récit prend une dimension universelle et ses mots, ses textes ont fait d’elle l'une des principales figures de la littérature contemporaine. Je comprends mieux pourquoi !

L'avis de Pati Vore !
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Atelier des cahiers , 2011 et 2016
Traduction : Benjamin Joinau et Leee Jeong-soon
105 pages


8 commentaires

  1. Contente que tu l'aies apprécié ! Je propose qu'il continue son voyage chez d'autres participants au challenge, qu'en penses-tu ? Je me permets de mettre mon lien (plusieurs avis peuvent décider les autres participants à le lire) : https://pativore.wordpress.com/2020/05/07/trois-jours-en-automne-de-pak-wan-seo/ et merci à l'éditeur qui m'avait envoyé ce roman :)

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    1. Coucou Pati,
      C'est une excellente idée ! Je te tiens informée et j'ajoute ton lien !
      Bonne journée !

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  2. Hello,

    J'étais pourtant persuadée de t'avoir laissé un commentaire ! Comme on avait déjà échangé j'ai du mélanger... On en avait parlé, mais je vois que toi aussi tu as eu du mal à te détacher du ton glaçant et de la violence pour réellement voir au delà, plus profondément dans le récit. J'avais eu beaucoup de mal à écrire l'article au sujet de ce livre à cause de ça.

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    1. Hello Marie,
      C'était un peu pétrifiant oui. C'est comme si elle avait levé un voile sur l'aspect le plus sombre de l'être humain. Il est compliqué de trouvé un peu de lumière ensuite. Pourtant, je trouve qu'elle décrit comme personne les méandres des âmes humaines désabusées.

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