Midsommar, Ari Aster

midsommar film

Un cauchemar sous le soleil de fêtes paiennes. Un film totalement atypique et sidérant.


L'histoire d'un deuil :


Dès le début du film, la lumière est jetée sur Dani, une jeune femme qui se ronge les sangs dans son petit appartement car elle vient d'avoir un message de sa sœur dépressive qui lui annonce vouloir mettre fin à ses jours ... Très inquiète, Dani appelle son petit ami qui se trouve avec ses amis dans un bar et tente de la rassurer ; après tout ce n'est pas la première fois que sa sœur lui envoie ce genre de message désespéré ... Seulement voilà, un appel inconnu, le drame, un cri, ... Sa sœur et ses deux parents sont morts ...

Quelques semaines après, son petit ami lui annonce son projet de partir avec ses amis pour la Suède dans une communauté qui doit fêter le début du solstice d'été. Face à la colère de Dani qui lui reproche de ne pas l'en avoir informé, il se sent obligé de l'inviter et contre toute attente elle accepte et accompagne le groupe de garçons dans cette communauté lumineuse et surprenante ...

Ce que j'en ai pensé :


Epoustouflant ! J'ai rarement vu un film d'une telle originalité. Il faut savoir que je regarde rarement les films d'horreur mais j'ai été incapable de me détacher de celui-ci. 


Le personnage de Dani, une jeune femme fragile, en deuil, attachant, semble être totalement incomprise par l'ensemble du groupe, voir être porté par eux comme un fardeau alors que très rapidement il est clair qu'elle pressent et voit ce que d'autres sont incapable ou refuse d'envisager ...


L'originalité de ce film tient à ce que l'horreur dans ce type de film se déroule souvent dans des coins sombres et reclus, à coup d'horreur bondissante. Hors, ici, l'horreur s'étale en pleine lumière, dans une société secrète jolie et proprette qui tient peut être de la secte mais qui apparaît à première vue comme un véritable jardin d'Eden. De plus se construisent patiemment sous nos yeux ébahis un culte et une mythologie de plus en plus dérangeante accompagnés de visages heureux et souriants. L'horreur est insidieuse et joue avec les sens même si des scènes chocs la ponctuent.


Un message intéressant y est délivré car on voit se produire l'essence même des mécanismes qui permettent à des sectes de recruter des personnes fragilisées. Dani va trouver dans cette communauté tout ce qui lui manque : une écoute, une famille, une compréhension, un véritable intérêt pour elle ce qui lui fera accepter inacceptable et l’intolérable.

Un film atypique à l'atmosphère particulière révélant un réalisateur au talent fou : Ari Aster dont c'est le second long métrage.

---------------------------------------------------
Première sortie le 18 juin 2019
Réalisateur : Ari Aster
Titre quebecquois : Midsommar, solstice d'été






Aucun commentaire