L'oeuvre sans auteur, Florian Henckel von Donnersmark


Une fresque historique flamboyante par l'auteur de La vie des autres, Florian Henckel von Donnersmark.

L'histoire :


Jeune écolier à l'aube du second conflit mondial, Kurt Barnet vit non loin de Dresde. Sa tante Elisabeth, le conduit à une exposition voyant en lui un artiste en devenir. Elle lui confiera aimer cet art que d'autres considèrent comme dégénéré, l'art moderne. Elle disparaîtra malheureusement rapidement,  internée car prise dans un programme de recensement et d’extermination de malades mentaux.

Après le bombardement de Dresde, Kurt intégrera les Beaux Arts où il tombera amoureux de la fille d'un médecin célèbre, la belle Ellie.  Il deviendra l'une des lumières de l'école, travaillant à la mise en place murale de grandes œuvres réalistes à la gloire du communisme. Aimé, envié, apprécié et gagnant plutôt bien sa vie, Kurt ne s'épanouit pas pour autant. En effet, il éprouve le besoin de se réaliser comme artiste et fuit donc la République Démocratique Allemande pour intégrer une école d'Art découvrant ainsi l'art moderne et un professeur qui saura l'aider à se réaliser. 

Mon avis :


Les films sur la seconde guerre mondiale ne trouvent pas souvent grâce à mes yeux, ni les histoires en général mais ce film qui, loin d'être un énième film revanchard  sur les nazis, est un film qui nous dévoile le regard d'une époque sur l'art et la vision d'un artiste qui se cherche.

C'est ainsi qu'on perçoit le poids de l'influence politique sur l'Art. Ainsi la méfiance suscité par l'Art dans un régime politique hitlérien où les idées nouvelles de l'art moderne sont montrées comme dégénérées car non conforme à l'idéologie dominante et donc dangereuses. Par mesure de sécurité, on les fait passer pour des œuvres de personnes dérangées, ainsi les œuvres de Kandisky.

Puis, vient l'avènement de la RDA où l'art à une fonction utile et ai même célébrée lorsqu'elle soutient le régime. Toute aspiration artistique personnelle est de suite étouffée car on ne peut produire que pour l'unité du peuple et non pour se révéler soi même.

Enfin , le choc arrive, l'Art moderne fait son entrée dans la nouvelle école d'Art de l'Ouest libéral  avec également les excès qui en découlent. Le moi devient le centre et l'originalité que l'on cherche à tout prix, fait oublier ce qu'est l'art profondément. On perçoit l'importance de l'intime et de l'expérience dans le parcours de Kurt mais est-ce suffisant ? Qui lui confère ses lettres de noblesse ? Serait-il possible de créer en se détachant de l'intime ?

Enfin, les acteurs sont impressionnants particulièrement Oliver Masucci qui illumine la scène !


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Sortie le 3 octobre 2018 en Allemagne
Réalisateur : Florian Henckel von Donnersmark
Titre original : Werk ohne autor
Distribution : Tom Shilling, Sebastian Koch, Paula Beer, Saskiah Rosendahl, Oliver Masucci








2 commentaires

  1. Bonjour Cristie, un film qui m'a beaucoup plu, j'ai vu les deux parties à la suite. La coupure permet de trouver le film moins long. Une belle histoire. Bonne après-midi.

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    1. Bonjour Dasola. Une belle histoire, 3 h de film mais pas une minute de trop !

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