Je ne suis pas d'ici de Yunbo

je ne suis pas d ici yunbo

Roman graphique autobiographique d'une jeune femme coréenne venue poursuivre ses études d'art en France. Plus que d'art, elle dévoile les joies et les déboires à se retrouver loin de son pays lorsqu'on est expatrié.


J'ignorais à quoi m'attendre en empruntant cette bande dessinée. Ce qui m'a interpellé c'est la beauté de la couverture et l'élégance du trait. Je n'ai plus hésité en la feuilletant. Il y a des illustrations comme ça qui vous interpellent plus que d'autres. Ce n'est qu'ensuite que j'ai découvert l'histoire de Eun-mee ...

Eun-mee est parti loin des siens, de sa Corée natale afin de réaliser son rêve d'intégrer rapidement une école d'art en France. 

" Ma vie ici ne me convient plus. Ce qui me manque ici. Je le trouverai là-bas. C'est effrayant ce saut dans l'inconnu mais j'ai hâte."

Dès son arrivée à l'aéroport, elle se heurte au choc des cultures et réalise l'importance qu'aura sa volonté de maîtriser la langue française. Après un premier déboire qui l'empêchera de savourer pleinement son premier jour en France, elle posera les bagages et pour la première fois se laissera aller au charme de ce nouveau pays et pour commencer de sa nouvelle ville, Angers.

"C'est au début de l'automne que j'ai quitté toutes ces choses familières ... Et pour la première fois de ma vie, je suis partie loin. Très loin. "

J'ai trouvé ce roman graphique fascinant. Fascinant car c'est un parcours intime que nous livre l'autrice Yunbo. D'une part, il est d'une grande originalité. C'est un regard oriental, coréen qui est posé sur notre culture et qui ne nous cache pas ce qui peut interpeller un coréen sur notre façon de vivre. Original car l'autrice après son arrivée en France, voit son visage se transformer en chien. Une façon métaphorique pour elle de signifier le poids du regard des autres sur elle, prépondérant et influençant probablement sa façon d'être. Originalité aussi par le rythme lent insufflé par son cheminement.


Un cheminement emprunt de difficultés et de nombreux doutes : Doit-elle s'affirmer, s'effacer ? Peut-elle aller à l'encontre de son enseignement jusque là ? Le chemin est long, jalonné de profonde mélancolie et solitude. Loin des siens, loin de tout, comment partager son ressenti ? Seule sur le chemin, elle va trouver la main tendue d'un autre être qui sera là quelque soit le sentier emprunté.

Un magnifique album sur l'enracinement et le déracinement car comment revenir quand rien n'a changé alors que la personne que vous êtes n'est plus tout a fait la même ? 


Un magnifique album, d'une grande poésie !


Rendez-vous sur le blog : Mille et une frasques de Stéphie !


Les chroniques du Petit Carré Jaune et de Mo !

-------------------------------------------------------
Editions Warun
Collection civilisation
Scénario et illustrations : Yunbo
Paru le mercredi 20 septembre 2017


33 commentaires

  1. Le sujet de l'album m'intéresse beaucoup. Contrairement à toi, je ne suis pas spécialement attirée par le graphisme mais le regard porté sur notre société suscite mon intérêt.

    RépondreSupprimer
  2. un thème original, ton coup de coeur, je note!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'aime sortir des sentiers battus de temps en temps ! ;-)

      Supprimer
  3. Tout comme toi lorsque je suis tombée dessus… un graphisme envoutant et une histoire tout aussi belle et poétique

    RépondreSupprimer
  4. Il a vraiment l'air beau ce roman graphique, le trait me plait beaucoup !

    RépondreSupprimer
  5. Je ne connaissais pas du tout et je suis très, très tenté !

    RépondreSupprimer
  6. Il est à la bibliothèque, super !

    RépondreSupprimer
  7. Une belle idée de lecture. Je garde en mémoire ce titre :)

    RépondreSupprimer
  8. Au premier abord, peu intéressée, mais je vois que ça se passe à Angers et ton avis +++ me ferait aussi changer d'avis...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Elle arrive à Angers mais y reste peu de temps. Yunbo a fait l'école européenne supérieure de l'image à Angoulême.Même si elle n'est pas nommément citée dans le roman graphique, la ville dans laquelle on la voit évoluer est Angoulême. Par contre, elle mérite d'être lu et vu !

      Supprimer
  9. Le graphisme est magnifique et le sujet a tout pour me plaire

    RépondreSupprimer
  10. Le thème m'intéresse parce que le thème du déracinement me plaît beaucoup. Par contre, les dessins... je ne suis pas certaine.

    RépondreSupprimer
  11. Intéressant et je trouve le dessin très beau moi aussi ;)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ouf je commençais à me dire que j'avais des goûts un peu particuliers ! ;-)

      Supprimer
  12. J'avais déjà noté ce titre, merci pour le rappel!

    RépondreSupprimer
  13. Tiens, quelle coïncidence ! Je viens de finir "Je suis encore là-bas" de Samar Dahmani qui, me semble-t-il, est le compagnon de Yunbo. En tout cas ces 2 titres se font échos et sont une sorte de projets à deux. Je comptais bien lire celui de Yunbo mais encore faut-il que ma bib' l'ait.

    RépondreSupprimer
  14. Je suis tentée par ce que tu dis. Même si la métaphore du visage-chien est intéressante, j'avoue que l'anthropomorphisme n'est pas ce que je préfère.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne te cache pas que cela ne me déplaît pas. Parfois même dans des BD comme Blacksad, je fond ! :D

      Supprimer
  15. Le graphisme m'interpelle. ça me tente bien :-)

    RépondreSupprimer
  16. Voici un nouveau billet pour la participation au challenge coréen : http://1001classiques.canalblog.com/archives/2020/10/28/38413021.html

    RépondreSupprimer